Les arbres m’ont toujours fasciné. Il y en a qui craquent pour les autos, d’autres pour les bébés, moi, ce sont les arbres qui m’inspirent. Les petits, les gros, les rabougris, les vieux et les tout jeunes; je les aime tous.
Et ce qui me fascine par-dessus tout, c’est le cycle de sa vie. Cette force qui pousse l’arbre à créer, nourrir, pour ensuite détruire ses feuilles, saison après saison. Quand j’étais petite, j’imaginais qu’il y avait un être à l’intérieur de l’arbre qui décidait du moment de repartir à neuf.
Étonnamment, l’envie de balancer ses feuilles lui prenait toujours à la même période, juste avant l’Halloween. J’avoue avoir été déçue d’apprendre plus tard que l’ensoleillement et la température orchestraient le tout.
Ce qu’il m’en reste aujourd’hui, c’est que la nature nous donne une merveilleuse leçon de sagesse : chaque étape d’un cycle est nécessaire à la suivante. Même si on peut trouver qu’elle est moins agréable, elle est tout aussi importante.
Ainsi, la période grise s’étirant de novembre aux premières neiges, ici au Québec, peut sembler inutile ou tristounette. Pourtant, quand on regarde bien, on décèle de minuscules bourgeons comme une magnifique dentelle. Des bourgeons porteurs d’espoir d’un printemps lumineux.
Sans cette période durant laquelle l’arbre ramène à lui son essence, fait le plein d’eau et de nutriments, le printemps vert tendre serait impossible. Ainsi va ma vie : j’accepte maintenant l’existence de périodes pendant lesquelles je reviens en moi pour faire le plein de qui je suis, pour me nourrir et pour me reposer.
Grâce à ces moments bénis de repli, je m’assure de fleurir abondamment le temps venu.
Avec toute ma gratitude,
Geneviève