Une pandémie qui fait tomber les masques

Se démasquer pour accepter son vrai visage

Il est 23 h 14, je passe devant un miroir, je me vois, sans maquillage, repousse de cheveux gris aux tempes, cheveux attachés, t-shirt en coton… En ces temps de pandémie, je suis incapable de porter autre chose que du coton. Je cherche souvent dans ma garde-robe ce que j’ai envie de porter, mais je n’y vois que, ce pantalon lousse et doux que j’ai acheté à Old Orchard et les quelques t-shirts trop grands, que j’ai gardés. Je repense à de vieux morceaux de linge que j’ai apporté au Village des Valeurs (centre de dons) depuis longtemps et qui seraient si confortables en ce moment. 

Les beaux bottillons en suède noir que j’aimais tant à l’automne dernier, me semblent comme une prison en ce moment, un réel confinement pour mes pieds. Non pas que je pense réellement à tout cela en général, mais tout ce que vois dans ma garde-robe, en ces temps de confinement, ce sont les vêtements mous et mes belles pantoufles rouges, avec le bout pointu, que j’avais achetées au marché, dans le désert de Gobi…

Constater

J’ai commencé à me maquiller en secondaire 3 (2ème année du Lycée). Une petite ligne bleue le long des cils, avec une légère touche de mascara. Rapidement j’ai ajouté le cache cerne, car les cernes font partie de la mauvaise génétique familiale du côté de mon père. Quels nombreux complexes j’ai eu de ces ombres semi-circulaires sous mes yeux. Le petit tube mythique Lancôme “medium-bisque” m’a permis de survivre avec cette malédiction pendant toutes ces années et de pouvoir supporter ma réflexion dans la glace, à tous les matins. 

J’ai eu un orgelet la semaine passée et là, j’ai dû complètement arrêter tout produit de beauté près des yeux. L’orgelet est parti et pourtant, en ces temps de confinement, ma petite crème beige, mon crayon bleu et mon mascara noir qui m’accompagnent fidèlement depuis de 35 ans, me semblent encore contaminés et m’apparaissent d’une futilité absolue.

Oui, je prêche l’authenticité, la justesse, la vérité et pourtant, tous les matins, je me maquille un peu, je porte un masque

Suis-je entrain d’accepter réellement, enfin, mon vrai visage ? N’est pas ce que cette pandémie nous permet ? D’accepter notre vrai visage.

Conscientiser

En écrivant ces lignes, je prends conscience à quel point, il est en train de se passer quelque chose d’unique et de grandiose à la fois. Je ressens ces signaux subtils et à la fois si vibrants, de la transformation profonde, celle dont on sait que : “There’s no way back” (il n’y a pas de retour en arrière possible). 

Je le sens, je le sais, plus jamais je ne me reverrai dans le miroir de la même façon qu’avant. Ce confinement met en lumière tous ces petits gestes, ces petits confinements que je me suis imposés tout au long de ma vie et qui deviennent aujourd’hui complètement insignifiants.

Suis-je en train d’accepter réellement mon vrai visage ? 
Suis-je en train de me démasquer ?

Ironiquement, n’est-ce pas ce que cette pandémie nous permet ? 
De nous démasquer
, d’accepter notre vrai visage, sans voiles, sans artifices. 

Réfléchir

Ai-je envie que tout redevienne comme avant ? Ai-je envie de recommencer à me maquiller, à porter des bottillons trop étroits, trop rigides ? Ai-je envie de revenir à ce monde d’iniquité dont la survie dépend de la consommation ? NON ! Je n’en ai pas envie. Et vous, avez-vous envie de retourner à votre vie d’obligations, de courses, d’apparences ? 

Je choisis de faire de cette crise un cadeau, une offrande, un propulseur vers l’essentiel, vers ma propre beauté intérieure. Je profite de ce moment pour briser la glace, barbouiller ce premier parchemin, celui de l’auteur en devenir, de l’éclaireur que je suis, qui a envie de montrer son vrai visage et d’offrir sa vérité, sans masques, sans artifices et avec confiance. 

Les lignes du “Poète des temps gris”, de Daniel Boucher, que je chante depuis tant d’années, à gorge déployée, prennent, pour moi, tout leur sens en ce moment :

 “ Y t’a vu, en dessous ton visage, y t’a vu tout nu jusqu’au fond des yeux, y t’a vu, en dessous ton image, y t’a vu tout nu jusqu’au fond du mieux, jusqu’en dessous du paysage, la carte postale, les montagnes, le ciel bleu, jusqu’à l’endos, jusqu’au message, pas trop touriste, plus nomade, plus squatteux. Ce p’tit homme seul, qui va son chemin, la tête baissée, mais fier, fier d’aller face aux vents mauvais, fier d’aimer même en enfer, fier de lui, fier de toi aussi…

Bonhomme de rue, bonhomme de rien, bonhomme qui voit clair, barbouilleur de parchemins, chercheur de lumière, ben oui, poète des temps gris… ”

Daniel Boucher, (Le poète des temps gris)

Choisir

Dans cette grande traversée, je choisis, la résilience, celle qui nous fait rebondir plus haut, dans les moments difficiles ; je choisir de prendre cette pandémie, cette folie planétaire que nous vivons, pour me réinventer et faire un bond quantique vers l’avant, vers le fond de qui je suis réellement. 

Cette fois, ça frappe fort !  Et quand la vie nous happe de plein fouet, elle nous offre toujours 3 choix : guérir, évoluer ou subir. Que choisirez-vous ? Que choisirons-nous ?

Je vous suggère de faire l’exercice dès maintenant. Regardez vos choix, vos attitudes, vos réactions des dernières semaines. Êtes-vous en réaction, en opposition, en résistance dans telle et telle circonstances, ou êtes-vous entrain de guérir de vieilles blessures (qui émergent toutes en rafales dans ces grands moments de transformation) ou êtes-vous en train de rebondir plus haut ?

  • Observez là où vous êtes victime, où vous subissez la vie, la crise, la pandémie ;
  • Explorez là où vous vous servez de ce changement soudain, pour guérir de vieilles blessures, des vieux thèmes mémoriels, karmiques ou familiaux ;
  • Reconnaissez là où vous choisissez la résilience, celle qui nous permet de saisir un événement qui nous semble négatif, pour faire un bon vers l’avant, vers nos idéaux, vers notre vérité intérieure.

Les grands mouvements planétaires nous permettent souvent de guérir collectivement et individuellement de grandes empreintes léguées par nos expériences de vie, nos lignées familiales, nos sociétés, nos cultures et nos religions. Profitons de la COVID pour nous  guérir, transformer, transcender nos états douloureux, malsains, déséquilibrés, souffrants.

Oui les détachements sont souvent pénibles, mais après, il reste toujours plus d’essentiel et moins d’artifices. 

Passer à l’action

Je nous invite à profiter de ce tremplin pour choisi de grandir, évoluer, renaître, nous renouveler. 

Non, je ne veux pas revenir en arrière. Après cette grande expérience humanitaire, qui serai-je ? Déjà, quand je me regarde dans le miroir, je vois que je suis quelqu’un d’autre, quelqu’un de transformée, d’assagie, de guérie, ET je sens que ce n’est que le début. 

J’ai tellement chanté ” C’est le début d’un temps nouveau ”, (merci Renée Claude et Namaste à toi !). Je choisis de m’y abandonner, de ne pas résister, d’accueillir le renouveau, mais surtout d’en profiter pour me réinventer. Ce confinement, même s’il soulève très fort la peur d’être contrôlée, me permet de me réinventer, hors de balises du monde que l’on a toujours connu.

Je sens que cette crise est un cadeau, une offrande, un propulseur vers l’essentiel, vers ma sagesse intérieure.

Que nos masques tombent, que nos artifices se désagrègent, perdent de leur emprise pour laisser toute la place à notre beauté et notre sagesse intérieure.

Conclusion

Au fond, cette pandémie est la métaphore d’iHumanité, notre soi (i) qui se démasque, se reconnaît, pour s’offrir dans sa plus grande beauté, à l’humanité toute entière.

En ces temps de pandémie, je choisis de laisser tomber mes masques ici et maintenant pour grandir, évoluer, renaître et me renouveler.

Chantal 🙂

PS: N’allez pas croire que je suis contre la féminité et la beauté. Au contraire ! Moi aussi, j’ai hâte de me mettre belle, d’enfiler mes escarpins et aller au bal ! 🙂

Lisez aussi, l’excellent article de Marie-Josée Boudreau, très pertinent en ce moment, ” Cheveux gris ou naturels, une question existentielle

Chantal Giard

Gestionnaire d'organismes humanitaires, femme d’affaires et avocate MBA, Chantal oriente maintenant toutes ses énergies vers l’humain pour réunir en un seul endroit les meilleurs éclaireurs et contribuer à bâtir un monde plus humain.
Découvrez O' Présent, comment calmer votre mental afin d'être serein et performant. Un programme complet et transformateur avec la méditation pleine conscience.
Vous sentez le besoin de nourrir votre vie intérieure et de méditer... Vivez l'expérience spirituelle
Votre lumière intérieure n'attend que vous pour briller et manifester votre charisme !

Laisser un commentaire