Ça veut dire quoi, méditer ?
On entend tellement de choses sur la méditation et le terme s’en vient bien galvaudé. Oui, les bienfaits neurologiques de la méditation sont prouvés scientifiquement, mais encore? Comment s’y retrouver?
« La méditation sert à aller voir ce qui est caché, derrière ce dont on est esclave. » (Sylvie Tremblay)
Qu’est-ce que la méditation?
Selon les yogis, méditer, c’est accéder à notre « supramental », et sortir de notre mental ordinaire (mana), notre conscience de tous les jours et de notre mental inférieur, siège de la survie, cette partie de nous qui nous amène en « réaction » et nous pousse à fuir, attaquer ou paralyser.
Alors que le mental ordinaire traite et analyse avec ce qui est connu; notre passé, notre expérience, notre inconscient, le supramental, c’est l’endroit où on peut faire des liens, prendre conscience de nos mémoires (sanskara), croyances, stigmates et avoir accès à toutes les réponses.
« La méditation induit des ondes alfa, puis téta et gamma, qui nous amènent dans de très hautes fréquences où les vibrations sont plus rapides que la lumière et on fonctionne au rythme des étoiles. »
Lorsqu’on accède au supramental, on commence à fonctionner en réseaux ouverts, contrairement au mental inférieur qui fonctionne en réseau fermé et nous donne souvent l’impression de tourner en rond ou de répéter sans cesse les mêmes expériences.
Dans cet espace, nos anciens schémas sont révélés et notre témoin se présente. Il nous permet de discerner ce qui nous habite. Aussi, c’est dans cet espace que naissent des inspirations, des révélations et où on commence à vivre des moments de grâce, et même d’extase.
Les 4 étapes de la méditation :
1- Développer la pleine conscience
À cette étape, la méditation peut être active; on marche, on est dans l’action tout en étant en pleine conscience, attentif à une seule chose;
2- S’entraîner à fixer notre attention
Dans une deuxième étape, on s’entraîne à fixer un seul objet, pour calmer l’esprit, le mental. On stabilise notre corps, on observe notre flot mental, on utilise des outils pour augmenter notre concentration (darhana), une flamme, une image, un paysage, un mantra, un mudra (geste sacré). Plus on se stabilise dans la concentration, plus on peut utiliser un objet d’attention qui est intérieur, l’image mentale de la flamme, du coucher de soleil ou le son intérieur du mantra.
3- Accroitre sa concentration
En troisième étape, on accroît sa concentration, on apprivoise notre témoin intérieur, on commence à dompter le mental. Nos croyances, nos thèmes, nos formes pensées se présentent et notre témoin peut trier, choisir qu’elles n’ont plus leur raison d’être, les remettre dans le passé et laisser aller pour faire de la place au nouveau. Cette étape nous donne accès à nos schémas intérieurs, nos stigmates du passé, nos mémoires. À cette étape, souvent, le corps trouve son alignement et commence à être dirigé par l’énergie qui circule en lui, jusqu’à transcender.
4- Approvoiser la transcendance
En quatrième étape, lorsque le mental passe des périodes de plus en plus longues en état d’attention, se calme et s’aligne, les étapes de transcendance s’installent, ce que les yogis appellent Samadhi. C’est là où on commence à expérimenter la grâce (Pratihara) et développer cette aptitude à accueillir le vrai, le beau.
Un entraînement
Méditer, c’est donc, cet entraînement à se concentrer, aux fins d’accéder à une partie plus élevée de notre cerveau et ultimement, à la Grâce.
« En méditation, les yogis nous apprennent que chaque minute compte. Tout ce qu’on a vécu au niveau spirituel ne se perd pas. » (Sylvie Tremblay).
On dit qu’en méditation, notre travail d’éveil de conscience est des milliers de fois plus rapide que dans les fréquences ordinaires. Dans une société où l’on prise l’efficacité, le ratio effort-impact est ici une évidence. Donc, au diable la culpabilité, et rendons-nous Grâce pour chaque minute où nous avons choisi de vivre la méditation.
Par où commencer?
Peu importe, toutes les voies nous mènent à taire notre mental inférieur et à entrer dans un espace d’expansion.
Puisqu’on trouve tellement de choses en ligne, en lien avec la méditation, ces temps-ci, il est important d’user de notre discernement lorsqu’on s’engage dans la voie de la méditation. Comme n’importe quoi, il est préférable d’en choisir une jusqu’à devenir à l’aise et confiant dans cette approche, ce qui nous permet d’évoluer dans cette voie. Si vous êtes débutant, quoi qu’il en soit, toutes les voies vont vous permettre de calmer votre mental et prolonger votre niveau d’attention.
Les différentes voies de la méditation
Je vous résume quelques-unes de ces voies :
1- Raja yoga :
Ce qui est fantastique de la voie méditative du raja yoga, ou yoga royal, c’est que les étapes sont bien définies et que nous savons qu’elle a été expérimentée par des centaines de milliers de yogis à travers les âges. Patanjali, dans les yoga sutras, nous enseigne les 8 étapes de la réalisation : yamas (règles morales collectives), niyama (discipline personnelle), asanas (posture de yoga), pranayamas (pratique de respiration), pratyarhara (retrait des sens), dharana (concentration), dhyana (méditation), samadhi (union). Tout est documenté et elle permet au méditant d’être guidé et d’être rassuré dans son chemin vers la réalisation.
2- Méditation Pleine conscience
La méditation pleine conscience (MPC) est reconnue mondialement depuis de nombreuses années et est reprise par les intervenants psychosociaux. Les associations de professionnels, telles que l’Ordre des psychologies du Québec reconnaît officiellement certains formateurs de méditation pleine conscience. Elle a fait ses preuves et peut être de tradition laïque ou basée sur la pleine conscience décrite par des maîtres bouddhique, comme la Thich Nhat Hanh. En MPL, « Le but de la méditation assise n’est pas celui d’atteindre l’Illumination, mais plutôt de savourer l’instant présent et le bienfait d’une respiration consciente. La méditation assise n’est pas une performance, mais une acceptation consciente de tout ce qui est. » (Institut de pleine conscience de Montréal).
3- Vipassana
Qui n’a pas au moins un ami qui a vécu Vipassana ? Une tradition préservée intacte depuis des décennies et qui fonctionne, même si c’est à la dure. 10 jours de retraite fermée, en silence, où on alterne entre les enseignements traditionnels et la pratique (10 heures par jour). Une excellente introduction à la méditation, si on a le temps et si la pandémie le permet…
4- Méditation transcendantale (MT).
Cette forme, qui est une simplification des pratiques indiennes, a été introduite en Occident, en 1955. Elle a aussi été préservée intacte, puisque brevetée et donc assez coûteuse. Une méditation de 20 minutes avec un mantra par jour résume l’approche. Cette voie (tout comme Vipassana) a été étudiée scientifiquement depuis de nombreuses années et a été transmise à des millions d’adeptes.
5- Méditation bouddhiste
Contrairement aux voies de méditation pleine conscience ou de méditation transcendentale, la voie méditative bouddhiste est mue par un objectif qui est l’illumination. Plusieurs écoles découlent de la voie enseignée par Bouddha lui-même et elles ont en commun, la rigueur dans la posture physique et mentale. Dans toutes ces voies, le guide répond aux questions après que l’élève ait vécu des expériences et ne donne qu’un minimum d’instructions ou de guidance sur la technique.
Choisir une voie inclusive
Une chose certaine, c’est que je ne crois pas aux voies exclusives. Toutes les voies qui nous permettent d’unir le corps et l’esprit sont ouvertes, inclusives et sans dogmes.
Les yogis nous apprennent que les ingrédients essentiels de la pratique de la méditation sont l’engagement, le désir ardent (d’expansion, d’éveil) et la constance. Une belle façon de commencer, de s’y remettre ou de développer une constance, est par la méditation pleine conscience.
iHumanité offre un programme très complet, guidé par Nancy Marcoux, O’ Présent, qui est idéal pour nous soutenir et progresser, sur une période prolongée (plus de 3 mois) et ainsi, développer cette fameuse constance, si difficile à acquérir, seul…
Enfin, pour moi… Et vous?
Chantal